Le Transport du gaz naturel
Le transport de gaz naturel consiste à acheminer le gaz depuis les points d’injection situés aux frontières du territoire vers les réseaux de distribution de gaz naturel, ou vers les industriels qui sont directement raccordés au réseau de transport.
Ces points d’injection sont constitués par les terminaux méthaniers de Montoir de Bretagne, Fos-Tonkin et Fos-Cavaou ou par des Gazoducs eux-mêmes reliés à des champs de production de gaz naturel.
Les principaux gazoducs qui lient la France aux champs de production de gaz traversent la frontière à :
- Dunkerque (59), connecté aux champs norvégiens et aux champs de la Mer du Nord ;
- Taisnières (59), connecté aux champs norvégiens, néerlandais (et notamment Groningue avec le gaz B), et ceux de la Mer du Nord,
- Obergailbach (57) connecté aux champs russes.
Ce sont les autoroutes et les Routes Nationales du gaz naturel, constituées de gazoducs enterrés, de grand diamètre, et supportant un très haut débit de pression.
En France, c’est TIGF (pour le grand sud-ouest) et GRTgaz, filiale à 75% de GDF SUEZ, pour le reste du territoire, qui assurent cette mission. GRTgaz et TIGF sont juridiquement indépendante de leur maison mère, (GDF SUEZ pour GRTgaz). TIGF et GRTgaz assurent une mission de service public en situation de monopole. Leurs activités sont supervisées par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE voir par ailleurs).
La CRE est en charge notamment de garantir un accès équitable aux réseaux, à tous les acteurs du marché du gaz naturel.
GRTgaz développe et gère plus de 30 000 km de gazoducs à haute pression (entre 60 et 95 bars). TIGF gère 5 000 km de gazoducs à haute pression.
En France il existe 3 zones d’équilibrage. La Zone Nord, La Zone Sud et la Zone opérée par TIGF.
GRTgaz, pour les zones Nord et Sud et TIGF pour la zone sud-ouest, doivent équilibrer les flux entrants et sortants de chacune de ces zones. C'est-à-dire il faut que, pour une zone donnée, la somme des flux entrants (via les interconnexions aux frontières ou aux autres zones) soit égale à la somme des flux qui en ressort. Pour cela, le Transporteur s’assure que chaque utilisateur des réseaux de transport que l’on appelle expéditeur d’équilibre est lui-même équilibré, c'est-à-dire que la somme des flux qu’un expéditeur d’équilibre injecte sur une zone est égale à la somme des flux qu’il soutire de cette même zone.
A chaque zone d’équilibrage Nord, Sud et TIGF, est attaché un marché de gros d’échange de gaz naturel. En tout point d’une zone d’équilibrage, le prix du gaz est le même.
Ces marchés de gros sont nommés PEG pour Point d’Echange du Gaz Naturel.
La plupart du temps, les expéditeurs d’équilibre sont les fournisseurs de gaz naturel. Or, de plus en plus d’industriels deviennent expéditeurs d’équilibre, achètent directement le gaz sur les marchés de gros et se chargent de gérer l’acheminement du gaz sur leur site de consommation directement en lien avec le transporteur, sans passer par un fournisseur.
Les transporteurs ont aussi pour missions d’améliorer l’interconnexion des réseaux de transport de gaz naturel avec nos voisins européens et de développer les interconnexions des 3 zones d’équilibrage du marché français dans le but de faire émerger une seule zone d’équilibrage à laquelle sera associé un marché de gros unique. Ceci permettrait d’obtenir un prix du gaz identique en tout point du territoire national et de ne pas introduire de distorsion de compétitivité entre 2 sites situés sur 2 zones d’équilibrage différentes (ce qui est le cas aujourd’hui où les prix PEG Nord sont inférieurs aux prix du PEG Sud).
Les activités des Transporteurs sont financées par les fournisseurs de gaz naturel (et les expéditeurs d’équilibre) via le tarif d’utilisation des réseaux de transport de gaz naturel validé par la Commission de Régulation de l’Energie. Ainsi, une partie de la facture de chaque consommateur de gaz naturel sert à rémunérer les prestations d’acheminement effectuées par les transporteurs.
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